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Inscrit le 19/12/2008 | Bonjour !
Le jansénisme est un vaste sujet ...
Ce mouvement tire son nom de Cornelius Jansen (1585-1638), qui s'oppose aux Jésuites et étudie la théologie de saint Augustin. La philosophie de ce mouvement est assez proche du protestantisme (mais les jansénistes sont des catholiques) : corruption profonde de l'Homme, dépendance complète à Dieu pour le Salut, ... alors que la philosophie jésuitique est plus humaniste. A cela il faut ajouter que les Jésuites sont ultramontains et les jansénistes plutôt gallicans.
Le pouvoir royal se montre très vite méfiant face à ce courant religieux. Un premier conflit éclate lorsque des religieuses jansénistes de Port-Royal refusent de signer un formulaire du pape de 1656 rejetant une partie des propositions jansénistes. Les autorités ripostent en dispersant ces religieuses dans plusieurs couvents.
Une période de calme suit, et la lutte reprend à la fin du règne de Louis XIV.
En 1713, Louis XIV obtient du pape la bulle Unigenitus condamnant 101 propositions jansénistes. Les effets de cette bulle vont se ressentir tout au long du XVIIIe siècle car le jansénisme est très présent dans les milieux parlementaires. Le jansénisme devient politique (c'est le "second jansénisme" . Les jansénistes parlementaires entrent en lutte contre le "despotisme" royal et contre leurs ennemis jésuites, lutte marquée par plusieurs mesures de fermeté du pouvoir royal (exil des parlementaires en 1718 et 1749 pour deux affaires liées au jansénisme).
Les Jansénistes obtiennent néanmoins une victoire en obtenant la suppression de la Compagnie de Jésus en 1764. Le Parlement de Paris, composé en grande partie de jansénistes, a jugé la Constitution de la Compagnie contraire aux lois fondamentales du royaume. Le roi a laissé faire car il avait besoin du soutien des parlementaires pour ses réformes fiscales.
L'opposition janséniste ne s'adoucit cependant pas et dure jusqu'à la Révolution française. Les jansénistes de l'Assemblée nationale prennent d'ailleurs en 1791 une part active dans la rédaction de la Constitution civile du clergé, en partie inspirée de leurs idées. |