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Inscrit le 19/12/2008 | "Le plus ancien emploi actuellement attesté de « Marianne » au sens de la République, ou plutôt de la France en République, est dans une chanson patriotique du chansonnier Guillaume Lavabre, de Puylaurens (Tarn), qui s'exprimait en langue d'oc. Sa « Guarisou de Marianno » (la guérison de Marianne) est évidemment datée, par l'actualité qu'elle évoque, de la fin de 1792 ; la guérison, c'est le soulagement de la France, grâce à la « saignée » du 10 août et aux victoires remportées par Dillon, Kellermann, Custine, d'Anselme et Montesquiou sur les frontières du Nord-Est et des Alpes."
"Il se confirme que Marie est de très loin [le prénom] le plus répandu, dans l'ancienne France, des prénoms féminins simples, Anne venant après Jeanne et Louise, à un rang honorable ; mais que, pour les prénoms doubles, Marie-Anne (ou Marianne - car à l'origine, il n'y a pas de différence de graphie significative) est au second rang, ne le cédant qu'à Marie-Louise. Marie-Louise avait pris - nous dit-on - la première place au XVIIIe siècle, grâce à l'attraction du prénom des rois (d'où l'on peut conclure - selon nous - que Marie-Anne était plus disponible en 1792 pour un usage antiroyal). Mieux encore [...] Marie-Anne a une aire de diffusion inégale, et, parmi ses trois zones géographiques de prépondérance, figure celle qui englobe le sud du Massif central et le coeur du bas Languedoc, c'est-à-dire précisément, celle à laquelle tous nos indices politiques et littéraires nous renvoient."
Maurice Agulhon, Marianne au pouvoir, Paris, Flammarion, 1989, pp. 11-13. |