ou les choses dignes d'�tre transmises � la post�rit� arriv�es en cette ville ou pr�s d'icy
Pendaison
Le 14e de ce mois, � 5 heures et demy de l'apr�s midy, fut pendu et �trangl� � la place St. George, th��tre public pour les sc�nes de cette esp�ce, un jeune homme de l'�ge de 22 ans, apell� Jean-Pierre Sol dit Segonzac, d'un lieu aupr�s de Figeac en Quercy, convaincu de vol domestique, viol de prisons et autres vols. Ce jeune homme, qui eut pour confesseur le P�re S�rane j�suite, parut fort r�sign� et extr�mement touch� de l'�normit� de ses crimes. Il fut expos� le m�me jour aux fourches publiques vulgairement dittes la Salado...
Homme rompu vif
Le 20e de ce mois, � 6 heures du soir, fut rompu vif, pr�s la Croix de D�segaux au fonds du faubourg de Ste. Catherine hors [illisible] un jeune paisan apell� Paul Marti, �g� de 25 � 26 ans, fort robuste, d'un lieu apr�s de Castelnaudarry, convaincu d'avoir tu� le fils de son ma�tre � l'instigation de son propre p�re qui �toit un vieillard de 80 ans pr�s, qui fut men� en prison et banni pour 5 ans, et de la maratre qui, bonheur pour elle, prit le parti de la fuite. Ce jeune homme re�eut huit coups vif sans prof�rer une parolle et resta 2 heures sur la roue avant d'expirer sans se plaindre.
Ex�cution militaire s�v�re
Le mercredy 23e de ce mois, � dix heures du matin, la garde montant, on fustigea des verges un soldat du r�giment de la Sarre en garnison � Toulouse, mari� du c�t� de Montauban, addon� au vol avant de s'engager, et continuant ce m�tier parmi ses camarades auxquels il enlevoit tout ce qui tomboit sous sa maison. Il fut condamn� par le conseil de guerre � passer par les verges pendant troix jours. Mais apr�s la premi�re ex�cution qui fut cruelle, les dames de la ville ayant sollicit� pour luy, obtinrent avec peine la suppression d'un jour et il fut remis en prison jusques � nouvel ordre, de sorte que huit jours apr�s on l'ex�cuta de nouveau et on le renvoya mis�rablement sans aucun secours, avec un conged comme incapable de service. Mais n'ayant pas survivre � tan de douleurs, �corch� comme il �toit, on le trouva mort le surlendemain dans les bruy�res de Lalande, couch� sur un mauvais sac.
Nota
Je passe sous silence le d�tail du bapt�me de l'enfant de Mr. Jean-Henry Guillemete, avocat imprimeur et marchand libraire de cette ville, comme trop ridicule dans les projets, trop risibles dans l'ex�cution, trop co�teux pour les pauvres p�nitens gris, et trop honnor� des soins et de la pompe de messrs les p�nitens bleus leurs affili�s � qui l'humeur et le caract�re du p�re ont �t�, sans doute, inconnus pour �tre dignes de tant d'emphase et d'une pareille c�r�monie. Quiconque voudra s'en instruire en trouvera sans difficult� la relation dans sa boutique, comme �poque digne d'�tre transmises � nos neveux.
Nihil nimis.
Volume 4, pp. 48-50.