Les Heures perdues de Pierre Barth�s, r�p�titeur en Toulouse,

ou les choses dignes d'�tre transmises � la post�rit� arriv�es en cette ville ou pr�s d'icy

Mars [1755]

Malescot fustig�

Le samedy 8e de ce mois, � 4 heures de l'apr�s midy, le nomm� Malescot, se disant cy devant homme de condition, en ayant impos� par la belle figure qu'il faisoit dans cette ville n'�tans cependant que le fils d'un chevrotier ou boucher du Puy-en-Velay, fut fou�t� par la ville, apr�s avoir fait amande honorable � St. Etienne, ensuite ramen� � l'h�tel de ville et marqu� d'un fer chaud sur l'�paule, ensuite remis en prison pour �tre attach� � la cha�ne o� il a �t� condamn� pour 6 ans. Cet homme bien fait de sa personne, et extr�mement d�licat, fut convaincu de filouterie et de tours de fripon dans des jeux publics et particuliers, et comme tel, puni pour l'exemple.
Heureux ces sangsues publiques, ces fain�ans de profession qui ne faisant jamais rien et voulant toujours jouir des plaisirs d'une vie commode et voluptueuse, s'ils pouvoient se convertir � la veue de pareils supplices aussy infamans, qu'ils sont dignes des gens d'une pareille esp�ce.

Confirmation

Le jeudy 20e de ce mois, messire Fran�ois de Crussol, archev�que de cette ville, voulant fortifier dans la foy ceux qui dans son dioc�se depuis la derni�re confirmation n'avoient pas �t� marqu�s du sceau des v�ritables et parfaits chr�tiens, administra le sacrement dans l'�glise St. Jacques � la chapelle Ste. Anne � St. Etienne o� se rendirent les habitans de la paroisse de St. Michel comme annex�e � la cath�drale.
Le lendemain vendredy la m�me c�r�monie se fit dans l'�glise et parroisse du Taur o� se rendirent les parroissiens de St. Sernin et ceux de St. Pierre de Cuisine, et le samedy suivant on la fit dans l'�glise de la Dalbade dans laquelle, sur les huit heures du matin, se rendirent les parroissiens de la Daurade et ceux de St. Nicolas, avec une pi�t� exemplaire.

Remarque

Tous les habitans des parroisses qui n'�toint pas marqu�es pour �tre l'endroit o� se devoit faire cette auguste c�r�monie se rendirent en procession sous la banni�re et la croix de leurs �glises � celles o� ils devoient recevoir ce sacrement, les personnes de l'un et l'autre sexe rang�s deux � deux dans un silence modeste et une d�votion qui �difioit tout le monde, ce qui ne s'�toit jamais pratiqu� dans cette ville et qui a pourtant �t� admir� de tout ceux qui l'ont vu et qui en ont b�ni les autheurs.

Annonciation

La f�te de Notre Dame concourant avec le mardy de la semaine sainte, 25e de ce mois, la f�te fut ch�m�e comme un dimanche sans office pourtant, ce qui fut renvoy� au lundy apr�s quasimodo 7e avril suivant sans f�te publique.

Volume 4, pp. 42-44.

F�vrier < Mars 1755 > Avril

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