ou les choses dignes d'�tre transmises � la post�rit� arriv�es en cette ville ou pr�s d'icy
Dans la Gazette du 1er de ce mois, il fut �crit que la s�pulture du grand Turc se fit � Constantinople de la fa�on qui suit.
Le corps de Mahomet V fut le 17e d�cembre dernier port� � la mosqu�e imp�riale de Jenigiami, o� il a �t� inhum� dans le tombeau des princes de la maison ottomane. Le cercueil qui renfermoit le corps �toit port� par un grand nombre d'ichoglans, ou pages, dont plusieurs soutenoient le turban de c�r�monie du feu Sultan. Aux deux c�t�s marchoient plusieurs mollhas, ou pr�tres turcs, qui jettoient de l'argent au peuple et qui r�p�toient alternativement�:
Mahomet V, grand Sultan, a �t� enlev� d'entre les croyans, Dieu est grand et mis�ricordieux, il l'a apell� aupr�s de luy et de son grand proph�te Mahomet, que sa joye �ternelle soit la joye des bienheureux. Allah, Allah, Allah, ce qui en langue turque signifie Dieu, Dieu, Dieu.
Ce prince, qui r�gnoit sur les Ottomans depuis 24 ans deux mois ayant �t� mis sur le thr�ne par les Janissaires le 20e octobre 1730, est mort le 13 d�cembre pass�, �ge de 58 ans, 2 mois, 25 jours. Il mourut d'un rh�me sur la poitrine � son retour de la mosqu�e. Son fr�re Osman III du nom, �g� de 56 ans a �t� mis d'abord � sa place et proclam� empereur. Omnis Caro foenum.
Il est rare qu'on trouve dans les histoires de cette monarchie qu'aucun sultan ait pouss� sa vie aussy loin que celluy cy, et qu'autre que luy aye r�gn� si longtems sur ce peuple l�ger, factieux et jaloux, qui pour un rien d�tr�ne, mutile ou fait mourir ses monarques, c'est ce qui m'a d�termin� � m'�tendre sur la mort et sur la s�pulture de ce prince qui a �t� universelem[en]t regr�t� de ceux de sa religion et des chr�tiens qui �toient dans ses Etats, tant il �toit affable, populaire et bienfaisant � tout le monde.
D�part des troupes
Le dimanche 16e de ce mois, le premier bataillon du r�giment d'Anjou partit de cette ville pour aller � Bourdeaux par la route ordinaire, et le second bataillon partit le lendemain par la route de Muret sans doute pour suivre les �tapes.
Je doute que ces messrs trouvent une garnison aussy bonne quant � l'abondance du vin et au prix du pain qui ne valoit qu'un sol la livre et le vin que 3 sous le pega, aussy ont-ils paru la regreter, ils ont rest� dans cette ville [blanc] c'est-�-dire depuis [blanc].
Grand orage, foudre
Le 26e de ce mois, � 4 heures de l'apr�s midy, un grand orage s'�tant form� du c�t� de Colomiers et des Ardennes, le temps �tant extr�mement affaiss� par une grande douceur, le tonnere grondant avec effort, tout ainsy qu'en �t� par des coups redoubl�s, avec une grande pluye, la foudre �clata et s'en fut tomber par la chemin�e dans la maison d'un nomm� Lamire boucher, attenant le logis du Cardinal hors la porte d'Arnaud Bernard. Elle renversa un petit enfant qui �toit aupr�s du feu, fils d'un nomm� Bartas jardinier, sans luy faire autre mal, et puis elle s'�vapora par les fen�tres dont les vitres furent bris�es.
Personne, selon le bruit public, n'a rapell� la m�moire de semblables accidens, surtout en tems d'hiver, pendant lequel les exhalaisons ne sont pas ass�s fortes pour former et pour enflammer de pareils m�t�ores.
Pendaison
Le jeudy 27e � 4 heures du soir, on pendit � St. George un homme apell� Bernard Gardeil, du marquisat de Gondrin pr�s de Lavaur. Cet homme tr�s r�sign� mourut pour avoir tu� d'un coup de faucille en son corps deffendat un nomm� Pierre Sentech du m�me endroit, qui l'avoit m�me pardonn� dans sa maladie qui feut de 15 jours, mais Mr. le duc Dantin, � qui la terre de Gondrin appartient, luy fit faire le proc�s � la sollicitation de la veuve, tout le monde le plaignit, il fut donn� aux chirurgiens pour leurs le�ons anatomiques.
Arriv�e des troupes
Le 28e de ce mois, jour de vendredy, � quatre heures de l'apr�s midy, arriva dans cette ville le premier bataillon du r�giment de Lassarre venant de Roquecourbe du c�t� de Castres. Le second bataillon ayant rest� � La Caune dans le Bas-Languedoc.
Volume 4, pp. 38-42.